Quattro domande a Eric Denécé, direttore del CF2R

Quali saranno le conseguenze a breve e medio termine della sconfitta occidentale in Ucraina sulla coesione della NATO? E che dire della coesione dell’UE? Secondo lei, quali sono i paesi più propensi ad aprire possibili linee di faglia per la NATO e l’UE, e perché?

Credo che non ci rendiamo sufficientemente conto del fatto che la guerra in Ucraina ha suonato la campana a morto per la difesa europea. Per i paesi baltici, la Romania e la Polonia, che beneficiano pienamente dei fondi europei, ma anche per la Finlandia e i paesi scandinavi, l’unica alleanza che garantisce la loro sicurezza è la NATO. Quindi i rischi di disintegrazione dell’Alleanza nel breve termine sono limitati.

Non è questo il caso dell’UE, dove le divergenze sono sempre più marcate e potrebbero accentuarsi in occasione delle prossime elezioni dei prossimi anni.

Inoltre, cresce la sfiducia dei cittadini dei paesi che hanno formato la Comunità Europea nei confronti di Bruxelles. Infine, c’è la questione dell’euro, che pone i Paesi del Sud (Italia, Francia, Spagna, Portogallo, Grecia) in una situazione di forte svantaggio rispetto alla Germania, che ne ha tratto pieno vantaggio.

 

Un importante riarmo all’interno della NATO dei principali paesi europei, in particolare della Germania, sembra possibile o probabile nel medio termine? Quali sarebbero le conseguenze per le decisioni strategiche russe?

Il riarmo europeo è già iniziato, e questa è una buona cosa perché abbiamo ridotto così tanto i nostri bilanci che i nostri paesi hanno solo eserciti “campione”. Dovrà continuare anche se la guerra in Ucraina finirà, perché è necessario per la nostra sicurezza. Ma il rischio è che questo vada a vantaggio dell’industria americana più che di quella dei nostri stati. Dobbiamo stare attenti a non arricchire il complesso militare-industriale oltre Atlantico a scapito della nostra industria.

Infine, ritengo che questo riarmo non debba essere diretto contro la Russia. Il vero massacro dei funzionari della sicurezza della NATO e di alcuni stati membri è grottesco e serve gli interessi americani: affermare che la Russia minaccia di invadere l’Europa entro pochi anni è una grossolana bugia! Diamo un’occhiata alla realtà e ai numeri (economia, popolazione, personale militare, bilanci, ecc.). Mosca non ha né i mezzi né l’intenzione!

 

Dopo la sconfitta definitiva dell’Occidente in Ucraina, pensa che gli Stati Uniti saranno in grado di identificare e decidere una nuova strategia coerente nei confronti della Russia? Se sì, quale?

Sì, perché nella misura in cui la nuova amministrazione è realmente ossessionata dalla “minaccia” cinese, ha perfettamente capito che non è più opportuno disperdersi troppo continuando a sostenere la guerra contro la Russia in Ucraina. Già prima del suo arrivo alla Casa Bianca, Trump aveva chiarito i suoi obiettivi di politica internazionale: contrastare l’ascesa economica e militare della Cina (il cui bilancio della difesa resta quasi 3 volte inferiore al proprio!). I suoi commenti sulla Groenlandia (situazione strategica e riserve di idrocarburi), Panama e il Canada rientrano in questo approccio.

 

La Francia è forse il Paese che, grazie alla sua eredità gollista, possiede la cultura “sovranista” migliore e più strutturata. La produzione editoriale ne è una preziosa testimonianza. Come mai questa capacità non riesce a tradursi in un’espressione politica matura e a rispondere adeguatamente alle esigenze popolari?

Semplicemente perché questa cultura non esiste più nelle classi dominanti, conquistate dall’ideologia europeista e sottomesse all’influenza e alle costrizioni americane.

I politici francesi, sia al potere che all’opposizione, non hanno alcuna visione di quale potrebbe essere il futuro del nostro Paese, non hanno immaginazione né coraggio e non pensano nemmeno che siamo in grado di riconquistare un grado maggiore di indipendenza e sovranità. Sono disfattisti e non credono nelle nostre possibilità di ripresa autonoma, per questo giocano la carta di un’Europa sempre più sottomessa agli Stati Uniti. Le possibilità che questa situazione cambi nel breve termine sono scarse, mi aspetto piuttosto un cambiamento di alleanza dai Democratici a Trump…

Quelles seront les conséquences à court et moyen terme de la défaite occidentale en Ukraine sur la cohésion de l’OTAN ? Et sur la cohésion de l’UE ? À votre avis, quels sont les pays les plus susceptibles d’ouvrir d’éventuelles lignes de fracture pour l’OTAN et l’UE, et pourquoi ?

Je crois que nous ne mesurons pas assez que la guerre d’Ukraine a sonné le glas de l’Europe de la défense. Pour les pays baltes, la Roumanie et la Pologne, qui bénéficient à plein de fonds européens, mais aussi pour la Finlande et les pays scandinaves, la seule alliance qui garantisse leur sécurité, c’est l’OTAN. Donc les risques de délitement de l’Alliance à court terme sont limités.

Ce n’est pas le cas de l’UE, car les divergences y sont de plus en plus marquées et pourraient s’accroitre à l’occasion des élections à venir dans les toutes prochaines années.

De plus la défiance des citoyens dans les pays à l’origine de la Communauté européenne est de plus en plus forte à l’égard de Bruxelles. Enfin, il y a la question de l’euro, qui désavantage beaucoup les pays du Sud (Italie, France, Espagne, Portugal, Grèce) par rapport à l’Allemagne qui en a profité à plein.

Un réarmement majeur au sein de l’OTAN des principaux pays européens, en particulier de l’Allemagne, semble-t-il possible ou probable à moyen terme ? Quelles en seraient les conséquences sur les décisions stratégiques russes ?

Le réarmement européen a déj commencé, et c’est une bonne chose car nous avions tellement réduit nos budgets que nos pays n’ont plus que des armées « échantillonaires ». Il faudra le poursuivre, même si la guerre d’Ukraine cesse, car cela est nécessaire à notre sécurité. Mais le danger est que cela profite davantage à l’industrie américaine qu’à celles de nos États. Il faudra veiller à ne pas enrichir le complexe militaro-industriel d’outre-Atlantique au détriment de notre industrie.

Je pense enfin que ce réarmement ne doit pas être orienté contre la Russie. Le véritable matraquage des responsables de la sécurité de l’OTAN et d’une partie des États membres est grotesques et sert les intérêts américains : dire que la Russie menace d’envahir l’Europe d’ici quelques années est un mensonge grossier ! Regardons la réalité et les chiffres (économie, population, effectifs militaires, budgets, etc.). Moscou n’en a ni les moyens, ni l’intention !

 

Après la défaite finale de l’Occident en Ukraine, pensez-vous que les Etats-Unis seront en mesure d’identifier et de décider d’une nouvelle stratégie cohérente à l’égard de la Russie ? Si oui, laquelle?

Oui, car dans la mesure où la nouvelle administration est véritablement obnubilée par la « menace » chinoise, elle a parfaitement compris qu’il n’est plus opportun de se disperser en continuant de soutenir la guerre contre la Russie en Ukraine. Avant même son arrivée à la Maison-Blanche, Trump a fait clairement part de ses objectifs de politique internationale : contrer la montée en puissance économique et militaire de la Chine (dont le budget de défense reste presque 3 fois inférieur au sine !). Ses propos sur le Groenland (situation stratégique et réserves d’hydrocarbures), le Panama et le Canada s’inscrivent dans cette démarche

 

La France est peut-être le pays qui possède, grâce à son héritage gaulliste, la culture « souverainiste » la meilleure et la plus structurée. La production éditoriale en est un précieux témoignage. Comment se fait-il que cette capacité ne parvienne pas à se traduire par une expression politique mature et à se connecter de manière adéquate aux besoins populaires ?

Simplement parce que cette culture n’existe plus dans les classes dirigeantes, qui sont gagnées à l’idéologie européiste et soumises à l’influence et aux contraintes américaines.

Les politiques français, au pouvoir comme dans l’opposition, n’ont aucune vision de ce que pourrait être l’avenir de notre pays, aucune imagination ni courage, et ne pensent même pas que nous sommes en mesure de retrouver un degré supérieur d’indépendance et de souveraineté. Ils sont défaitistes et ne croient pas en nos possibilités de redressement autonome, raisons pour lesquelles ils jouent la carte d’une Europe de plus en plus inféodée aux Etats-Unis. Les chances que cela évolue à court terme sont minces, je m’attends plutôt à un changement d’allégeance, passant des Démocrates à Trump….